Thunder and Lightning - Thin Lizzy [Hard Rock - 1983]

Thin Lizzy ? C'est quoi ce groupe ? Et bien, c'est l'oeuvre de la vie de Phil Lynott. Formé en 1969 à Dublin par celui-ci, ce groupe de Hard Rock s'est démarqué durant sa carrière des autres groupes par une recherche musicale bien plus poussée que les autres, des thèmes et des textes faisant parfois directement référence au leader bassiste-chanteur et des arrangements pouvant parfois poutrer la concurrence (oui, je suis honnête). Oui, Thin Lizzy, c'est un groupe unique dans le genre. Vous ne trouverez jamais un autre groupe qui sortira un album comme Black Rose: A Rock Legend, Jailbreak ou encore Renegade. Malheureusement, la formation n'a jamais pu jouir de ventes mirobolantes, l'exportation s'est vue difficile et surtout Phil Lynott avait un train de vie qu'il le mettra six pieds sous terre en 1986 (trois ans après la dissolution du groupe). Depuis, le groupe s'est reformé à titre posthume.

Nous sommes donc en 1983, le Heavy Metal connait ses heures de gloire et l'avenir de Thin Lizzy est incertain. Phil Lynott est arrivé à un stade critique mais il garde les idées et sait ce qu'il faut faire pour le prochain album: durcir le ton. Thunder and Lightning s'ouvre avec le titre éponyme, Thunder and Lightning, manifeste d'un Thin Lizzy revigoré quoique un peu plus "bourrin" dans le style. This Is the One est lui aussi un titre rapide mettant rapidement les choses au point et annonçant la couleur: Thunder and Lightning, ça va jouer pas trop loin du Heavy. Il faut bien reconnaître que l'on est pas loin de ceci. Mais Thin Lizzy, c'est aussi de la chanson qui a de la classe (dédicace à Georges Abitbol de La Classe Américaine...) comme The Sun Goes Down. Un titre à écouter sans modération où tout se fait en finesse et où Phil Lynott nous emmène la main tendue vers un long voyage.

Les décibels et la puissance reprennent leurs droits avec The Holy War, un joyeux (enfin pas vraiment) mid-tempo oscillant entre Hard Rock et Heavy Metal. Il est intéressant de dire que le son sur cet album est plus pêchu, plus lourd, plus... Vous m'aurez compris. Cold Sweat ne nous dira pas le contraire: on reste dans du rapide, les riffs se font agressifs. Énorme. mention spéciale au break juste après le solo ressemblant en totalité ou presque à un certain passage d'Eruption, le solo légendaire d'Eddie Van Halen. Entre nous, ça passe mieux dans une chanson et puis faire de l'original avec du tapping... Histoire de pas avoir le temps de s'emmerder, Someday She Is Going to Hit Back poursuit sur la même cadence pour notre plus grand plaisir. Mais cette fois-ci, ce morceau met un peu plus de temps à s'installer par rapport à ce que nous a proposé Thin Lizzy depuis le début. Signe d'un certain essoufflement sur la fin de l'album ? Pas si sur...

En effet car Baby Please Don't Go a vite fait a remettre les pendules à l'heure. Tout est à prendre et rien n'est à jeter. Un coup de maître ! L'avant dernier titre Bad Habits renoue avec les teintes plus soft ou plutôt plus joyeuses des précédents albums de Thin Lizzy. Pas de prises de têtes, ça va où ça veut en venir et nous on est contents. C'est là qu'on se rend compte que Bad Habits n'était qu'une "pause" dans le déferlement de décibels qui nous tient par les bijoux de famille depuis 36 bonnes minutes car Heart Attack peut être comparé à un bulldozer qui nous passe sur le crâne. Les couplets menées par le grand (sens figuré comme propre) Phil Lynott qui marque dans ce titre son dernier effort sur un LP de son groupe...

Un disque sombre, violent mais qui clôt parfaitement l'oeuvre de ce groupe qui en "seulement" douze ans de discographie a réussi à marquer sa génération mais aussi l'Histoire.

Les titres à retenir en priorité: Thunder and Lightning, The Sun Goes Down, The Holy War, Cold Sweat, Heart Attack
A oublier: -----
Note: 5/5