Pyromania - Def Leppard [Hard Rock - 1983]

Def Leppard est un groupe de Hard Rock Anglais formé en 1977 par Pete Willis et Rick Savage. Les deux hommes rencontreront leur futur frontman, en la personne de Joe Elliott dans un bus de Sheffield. Celui-ci est auditionné avec succès, Elliott devient le chanteur d'Atomic Mass. Cependant, le nom du groupe doit selon lui être changé: il trouve le nom Def Leppard. En 1978, Def Leppard voit sa formation se finaliser avec l'arrivée du guitariste Steve Clark et d'un jeune minot de 15 ans, le batteur Rick Allen. Le groupe maintenant au complet, sort son premier album en 1980: On Through the Night. Cet album leur amènera jusqu'aux US en première d'AC/DC, Ted Nugent et de Pat Travers. C'est d'ailleurs sur cette tourné US que Def Leppard va certainement faire LA rencontre de leur carrière, le célèbre producteur (de l'époque) d'AC/DC, Robert "Mutt" Lange. Il produira trois albums et non des moindres de leur discographie à savoir High 'n' Dry en 1981, Pyromania en 1983 et Hysteria en 1987. Ce dernier avec ses 20 millions de copies vendues marque le point culminant de la popularité des Anglais au niveau international. En 1991, Steve Clark décède d'un cocktail d'alcool et de médicaments... Vivian Campbell le remplacera. Un dernier fait marquant dans l'histoire du groupe, Rick Allen perd son bras gauche le 31 décembre 1984 dans un accident de voiture mais restera tout de même le batteur du groupe. Def Leppard a vendu jusqu'à présent plus de 65 millions d'albums.

En 1981 sortait l'album High 'n' Dry, le premier des trois à être produit par Robert John "Mutt" Lange. Cet album était le point de départ de ce qu'allait devenir Def Leppard dans les années 80... Une sorte de prédiction. L'année suivante (1982 donc), tout ce petit monde se retrouve en studio pour concocter le nouveau LP et par ailleurs voit l'intégration dans la famille d'un nouveau guitariste en la personne de Phil Collen. Objectif: faire mieux qu'High 'n' Dry. Le 20 janvier 1983 Pyromania déboule dans les bacs tel un ouragan meurtrier...

Rock Rock ('Til You Drop) est le premier bastion de Pyromania. Dès les premières notes, on se rend compte de la place que Lange va occuper dans ce disque: son bien propre (enfin plus soigné que les deux albums précédents), batterie aux sonorités moins acoustique etc. Vous pensez que ça gêne à la qualité du morceau ?... Et bien non ! Le riff principal remet correctement les idées en place, replace les yeux en face des trous et c'est ça qu'on aime non ? Enfin moi ça me convient parfaitement.

Photograph, le second titre, joue dans un registre plus radio. Plus Américain je dirais (qui a dit commercial ?!). Les couplets ont le mérite d'être efficace dont on notera l'absence de la basse qui n'intervient qu'à partir des prés-refrains. Parlons-en de ces prés-refrains: le moment FORT de la chanson. Cependant, les refrains marquent une cassure selon moi un peu trop forte par rapport à ceux-ci (voyez une légère baisse de puissance). Ça passe presque inaperçu tant on rebondit bien sur le couplet suivant. Un "mal" pour un bien. Pour finir avec le solo, ça décroche pas la lune, ça révolutionne pas les codes (allez demander de l'original pour un solo de Hard...ha ha), mais c'est pas mauvais à entendre. Pas original, certes, mais efficace.

Def Leppard nous offre en troisième position un morceau rentre-dedans bien rapide: Stagefright. On va directement à l'essentiel dans les couplets, on s'en prend plein la gueule et comme on est un peu sado-maso sur les bords, on en redemande ! (il parait que plus on s'en prend, plus on éprouve du plaisir dans ce genre de pratiques...). Les refrains sont bien menés. Excellent titre du groupe qui n'a vraisemblablement pas perdu de sa puissance et de son efficacité.

Bon, on enchaîne sans plus attendre avec Too Late for Love. Intro assez longue pour vous donner envie de passer à la piste suivante, le morceau a vraiment du mal à s'installer. Les couplets ne sont originaux pour un sou (bon ça, on peut s'en tamponner le coquillard mais seulement quand on a un riff, LE riff et tout ce qui va avec), les enchaînements d'accords me font furieusement penser au riff de Down Payment Blues mais au ralenti d'un certain groupe que j'aime tout particulièrement... Passons. Les refrains ? Rebelote ! C'est long, on en voit pas la fin et on se dit qu'après un truc comme Stagefright ben ça fait vraiment mal au c*l.

Après cette première désillusion sur ce disque, Die Hard the Hunter prend place en 5ème position. Encore une intro assez longue mais qui est cette fois-ci d'un autre niveau et qui va nous amener tranquillement a un mid-tempo jouissif en tout point. Aucun élément n'est en dessous de l'autre que ce soit la voix de Joe Elliott où la prestation de la compagnie créole euh non je voulais dire les membres du groupe. C'est solide, spontané, Def Leppard n'hésite pas à montrer qu'ils peuvent jouer avec les grands. Très très bon titre mais qui est bien sous-estimé dans leur discographie malheureusement.

Poursuivons l'écoute avec Foolin'. Moins rapide et puissant que la chanson précédente, les couplets se montrent au niveau de ce que nous propose le groupe en majeure partie depuis le début. Mais les refrains que je trouve complètement insupportable ("Foo-foo-foo-foo-foo-foo-foo-foo foolin' !") viennent tirer vers le bas l'ensemble du titre. On s'en serait bien passé de celui-ci mais bon, c'est comme ça.

Mais Def Leppard n'en ressort pas affaibli, la preuve avec Rock of Ages. Proposant des couplets entraînants, on ne peut être qu'entraîné par ce qui sort des enceintes. Les refrains sont excellents, emmenés par de très bons back vocals. Joe Elliott est en état de grâce de bout en bout ! Le solo est simple à l'extrême, on nous sert le minimum syndical mais ça a le mérite d'être bien joué.

On approche du bout du tunnel car nous sommes arrivés au huitième morceau de Pyromania à savoir Comin' Under Fire. Les couplets sont bons mais les refrains constituent le véritable intérêt de ces 4 minutes 14 tant ils sont bien maîtrisés par le groupe. Cette fois-ci le solo, bien que court, est plus recherché que celui de Rock of Ages.

Neuvième chanson du LP: Action! Not Words. Une chanson qui peut être considérée comme étant de la veine de Rock Rock ('Til You Drop) grâce à son tempo et à sa structure. Tout de même moins Hard que l'opener, Action! Not Words n'a pas à se cacher grâce à des bons couplets qui mettent bien en avant Joe Elliott mais aussi grâce à évidemment ses refrains très entraînants qui bénéficient de bons back vocals. Le solo est lui aussi bien jouissif, les membres ne nous prennent pas en traître sur cette seconde partie de l'album (hormis Foolin').

Voici le titre de fin: Billy's Got a Gun. L'ambiance assez sombre s'impose, Joe Elliott n'hésite pas à montrer de quoi sa voix est capable, les guitares qui ne font que de petites interventions durant les couplets méritent qu'on y prête attention. Les back vocals sont encore une fois une part importante de la piste. La fin est comment dire assez... étrange mais ça ne retire en rien à ce que ce Billy's Got a Gun est vraiment: un excellent morceau de clôture mais aussi assez inattendu.

Véritable tornade à sa sortie, Pyromania a fait passer Def Leppard du très bon groupe voire excellent groupe de Hard à superstars internationales du Rock. Comment cela s'est-il fait ? Tout simplement grâce à un disque solide mais aussi grâce à un producteur qui n'a pas hésité à Américaniser un petit peu les compositions, soigné sa production et j'en passe. Ça a été payant: Pyromania se vendait comme des petits pains à sa sortie te est encore aujourd'hui cité comme une des références du Hard Rock. Or, le paroxysme discographique et commercial pour Def Leppard arrivera en fait qu'en 1987 avec leur album Hysteria où les compositions du groupe n'auront jamais été aussi poussées (et soignées). Mais en 1983, un autre groupe sort quand à lui l'anti-Pyromania par excellence avec un album nommé Flick of the Switch, un groupe qui était autrefois produit par le même producteur que celui qui a travaillé sur Pyromania: AC/DC.