Stalingrad - Accept [Heavy Metal - 2012]

Accept est un groupe de Heavy Metal Allemand fondé par Udo Dirkschneider et Michael Wagener en 1968 d'abord sous le nom de Band X avant de changer en 1971 pour le nom définitif. Le groupe a eu une influence considérable dans les années 80 en proposant un Heavy Metal taillé dans le vif et brutal mais aussi en explorant d'autres genres similiaires: le Hard Rock voire le Hard FM, le Speed Metal etc. Des références à la musique classique sont aussi présentes dans leurs titres. Nous leur devons des classiques tels que Restless and Wild de 1982, Balls to the Wall de 1983 ou bien Metal Heart de 1985, chacun ayant son ambiance particulière pour le même résultat.

Moins de deux ans après leur dernier album Blood of the Nations acclamé par la critique et salué par les fans, le groupe revient le 6 avril de cette année avec un opus intitulé Stalingrad, titre évoquant évidemment les évènements de la fameuse bataille mais est aussi un hommage aux soldats Soviétiques ayant tenus tête aux forces nazies. La présentation est faite, on peut y aller.

L'opener de cet album est Hung, Drawn and Quartered. Comme les membres l'avaient dit, on reste dans le style de Blood of the Nations. Ça commence très rapidement pour ce disque qui expose donc ses bases dès ses premières secondes: de l'épique et du "bourrin" à la Accept, recette fait maison ! Mark Tornillo excelle dans les couplets et prouve encore une fois qu'il n'est pas une simple copie d'Udo Dirkschneider, Wolf Hoffmann nous en envoie plein dans les esgourdes. Les refrains sont efficaces et facilement mémorisables, les back vocals sont puissants à l'extrême. Ils n'avaient pas menti, la suite !

La suite ? Le titre éponyme tant qu'à faire: Stalingrad. Nous sommes fixés dès le début: nous allons avoir du lourd, de l'Accept et du vrai ! L'intro débute par une envolée guitaristique de Wolf Hoffmann de toute beauté avant d'enchaîner rapidement sur le premier couplet où la rythmique est classique mais très puissante, ça martèle de tous les côtés. Les prés-refrains sont plus lents que les couplets mais les refrains reprendront le tempo originel. C'est du tout bon. Hoffmann nous sort un bon solo assez long avant de nous offrir un petit passage de l'hymne Soviétique qui rajoute une dimension inespérée à ce titre. On apprécie le geste, Accept n'a fait aucune erreur, c'est parfait.

Nous allons nous mesurer à Hellfire. Le début peut fortement faire penser à du Metallica avant que le mid-tempo se mette en place. Subtil mélange entre du Hard Rock et du Heavy Metal (du Heavy Rock ou du Hard Metal, j'appelle ça comme ça... bref), ce morceau contentera tout le monde. Les couplets sont énergiques notamment et surtout grâce à Mark Tornillo, les guitares ne sont pas en reste, et Stefan Schwarzmann (ex-batteur de Running Wild, U.D.O., Helloween et Krokus...) met en avant un jeu carré et sobre mais adapté à la situation. Aucune remarque particulière sur les refrains, c'est propre, ça prend bien la mayonnaise. Hoffmann met bien ses talents de guitariste en avant sur son solo, pour pas changer.

Flash to Bang Time maintenant. Sorte de Fast as a Shark revival, cette piste ne laissera personne indifférent et pour cause, c'est la plus violente des quatre premières. Les couplets sont martelants et Mark Tornillo donne jusqu'au plus profond de ses tripes. La rythmique porte les allers-retours à leur paroxysme et les refrains sont indissociables des couplets, on fait dans la continuité chez les Allemands. Encore un excellent solo par un Wolf Hoffmann qui en veut et qui renvoie les Yngwie Malmsteen et autres Zakk Wylde à leur shred intempestif et la plupart du temps barbant.

Continuons avec Shadow Soldiers. Le début est assez "émotionnel" (voyez un mix d'acoustique et d'électrique) avant que la batterie ne rentre en scène. Et là, nous avons l'impression d'avoir déjà entendu cette batterie et cette rythmique... Mais oui, Head Over Heels de Balls to the Wall. Hoffmann avait dit que Stalingrad allait sonner comme aux grandes heures des années 80 du groupe, la preuve se situe dans ce morceau. Revenons à Shadow Soldiers: très bons couplets, les refrains renvoient eux aussi à Head Over Heels et le solo est encore d'une grande classe. Accept mise sur des valeurs sures et des bases solides sur cette chanson et ça s'avère payant.

Cet album est une vraie perle jusqu'à présent, on espère que ça va se poursuivre avec Revolution. Oui, on continue sur notre lancée. C'est du sans-concession à l'état pur ! Les couplets sont de très bonne facture et les refrains le sont tout autant avec des choeurs bien puissants, très caractéristique chez Accept. Aucun faux pas, superbe. Ce morceau est taillé dans la veine de Rolling Thunder qui est issu de l'album précédent Blood of the Nations et confirme une fois de plus la volonté du groupe de poursuivre sur cette voie. C'est impeccable !

Continuons à nous en prendre plein la figure avec Against the World. Mid-tempo dévastateur où d'excellents couplets nous sont proposés, nous ne sommes toujours pas rassasié en matière de riffs et de décibels. De bons enchaînements sont présents dans les refrains qui sont menés à l'image du titre éponyme par des back vocals d'une férocité et d'une force inébranlable. Le solo est excellent aussi quoique un peu plus classique que les autres mais toujours aussi prenant et jouissif.

Voici avec Twist of Fate le premier morceau lent de cet album. Évidemment, ça donne moins envie de sortir dans les rues et faire des choses répréhensibles ("Breaking the Law !!" comme disaient les autres...) mais il ne faut pas cracher sur ce titre. Des bons éléments sont là pour faire tenir la pression comme par exemple de très beaux couplets emmenés par un grand Mark Tornillo et de guitares dépouillées et sobres mais efficaces. Les refrains entraînent un regain d'énergie, à l'image d'une explosion. Un très bon titre de plus l'avoir placé à ce moment précis dans la tracklist, c'est au poil.

Pas de pitié pour les croissants avec The Quick and the Dead ! Eneffet: coup de cymbales, gros riff ultra solide et hop ! Ça démarre au quart de tour ! De bons couplets se chargent encore de nous abreuver en décibels avant de passer aux prés-refrains et refrains qui constituent les piliers de cette piste qui fait taper du pied et headbanguer comme à l'ancienne. Concernant le solo, c'est du Hoffmann pur jus quoique celui-ci est un peu plus court. On en redemande.

Never Forget, le titre bonus, occupe la dixième position de la tracklist. Troisième mid-tempo de l'album, il pourrait être considéré comme anecdotique au vu de son statut. Surtout c'est ce q'il ne faut pas faire. Tout y est: bons couplets, bons refrains mais un peu trop courts à mon goût pour être exploité à 100 % et un solo qui nous fait bien dire qu'on écoute Accept et pas un groupe de Heavy de bas étage. On appréciera surtout la fin, ça s'arrête d'un coup, comme si c'était pour mieux amener le dernier bastion de Stalingrad.

La voici, cette fin: The Galley. Titre le plus long de l'album (presque 7 minutes 30), l'ambiance lourde, pesante et malsaine est de sortie grâce au tempo lent. La voix de Tornillo durant les couplets ne fait que renforcer cette thèse et les guitares ne font pas non plus l'éloge de la joie de vivre. Les refrains sont plus puissants et énergiques. Mais le point culminant de ce titre bien composé restera les deux dernières minutes où la semi-acoustique et l'électrique accompagnées de la basse et la batterie achèvent sur une note magnifique cet album parfait de bout en bout. Il est temps maintenant, après 56 minutes de pur Heavy Metal sans fioritures et sans concessions, de ranger Stalingrad dans sa boîte dans l'attente de le ressortir un jour prochain...

Mark Tornillo: chant
Wolf Hoffmann: guitare
Herman Frank: guitare
Peter Baltes: basse
Stefan Schwarzmann: batterie

On aurait pu craindre une pâle copie de Blood of the Nations. Il n'en est rien. Certes Stalingrad reste dans la veine de son prédécesseur mais arrive quand même à se démarquer. Wolf Hoffmann avait déclaré qu'ils avaient composé cet album sur "un fil étroit" car ils voulaient inscrire celui-ci dans une certaine continuité avec leur passé. Cela se sent et s'avère payant mais le groupe arrive à ne pas tomber dans un pur plagiat de leur propre musique. Stalingrad est un must-have, Accept vient de réaliser un coup de maître.


The Razor's Edge