Slide It In - Whitesnake [Hard Rock - 1984]

Whitesnake est un groupe de Hard Rock Anglais fondé en 1978 par David Coverdale, ex-chanteur de Deep Purple. En fait, le groupe vient du White Snake Band qui accompagnait Coverdale sur les tournées de ses deux premiers albums solos (White Snake et Northwinds). Le nom deviendra ensuite David Coverdale's Whitesnake pour l'EP Snakebite avant de prendre son nom définitif, Whitesnake, à partir de leur premier album: Trouble de 1978. Le groupe a beaucoup changé de line up depuis sa création, David Coverdale n'étant que le seul membre permanent. L'orientation musicale a aussi évoluée notamment à partir de 1984 avec l'album Slide It In, leur apogée commerciale se fera en 1987 avec leur album intitulé Whitesnake ou 1987.

1- Gambler
2- Slide It In
3- Standing in the Shadow
4- Give Me More Time
5- Love Ain't No Stranger
6- Slow an' Easy
7- Spit It Out
8- All or Nothing
9- Hungry for Love
10- Guilty of Love

Après un très bon Saints & Sinners en 1982, Whitesnake est de retour avec Slide It In en 1984. C'est donc l'occasion rêvée pour le groupe de perpétuer la grande série de bons voire excellents albums entamée en 1979 avec Lovehunter.

Commençons avec Gambler les amis. Intro aux claviers qui monte progressivement, le serpent blanc a visiblement mué. Les claviers laissent place rapidement aux guitares et à la batterie qui installent un titre lent et entêtant à l'atmosphère pas très rassurante. David Coverdale et le reste du groupe sont en parfaite symbiose sur les couplets ainsi que sur les refrains. Un bon titre pour commencer mais Whitesnake semble avoir pris une voie différente qu'auparavant si vous voyez ce que je veux dire...

Bref, voici Slide It In, le titre qui donne son nom à l'album. C'est d'ailleurs sur ce titre qu'on peut se rendre compte de l'évolution du groupe, groupe qui s'"Américanise". On le sent avec le riff principal, tout en spontanéité et surtout bien calibré pour le marché outre-Atlantique de l'époque. Les couplets sont amenés un cran plus haut grâce à David Coverdale et la batterie de Cozy Powell, explosive. Les refrains sont à se les rentrer dans la tête pour toute la journée. Le solo est classique jusqu'à la moelle mais pour Slide It In il y a pas mieux.

Nous avons pu voir ce que l'album allait nous réserver tout au long de ces 10 chansons. D'ailleurs voici la troisième: Standing in the Shadow. Mid-tempo efficace, nous avons la sensation d'avoir déjà entendu ce titre quelque part du moins quelque chose qui y ressemble pendant les couplets, les pré-refrains et les refrains. C'est d'ailleurs dans ces refrains que la révélation s'effectue: I Surrender de Rainbow de 1981 ! Sauf que Standing in the Shadow est plus rapide et plus accrocheuse.

Give Me More Time renvoie aux classiques antérieurs du groupe. Dans la lignée d'un Young Blood, ce morceau a des arguments de son côté: des couplets prenants, des refrains énormes et un solo étonnant de simplicité mais à l'efficacité monstre. On veut quoi de plus ? On veut quoi ? Ah oui ! Que ça continue.

Voyons si Slide It In continue comme on le voudrait avec Love Ain't No Stranger. Un peu que ça continue comme on le voudrait ! Tout d'abord, nous avons l'impression d'âtre en présence d'une ballade avec que Coverdale balance un gros "Love Ain't No Stranger !" de derrière les fagots. Quatrième mid-tempo d'affilée, celui-ci est peut être le meilleur jusqu'à présent. Les couplets sont dantesques (merci Mel Galley et Micky Moody), tout est à sa place, aucun reproche à faire. Les refrains sont à l'image des couplets, excellents. Que ce Whitesnake est bon !

Aucun défaut sur la première moitié de l'album, c'est incroyable. On ne va pas perdre de temps, encore 5 morceaux nous attendent.

Après avoir bu un petit coup, fait un tour aux W.C (histoire de ne pas être gêné pour la suite) ou rien du tout parce qu'on est des rebelles et qu'on en veut, il est temps pour Slow an' Easy d'envoyer la purée mousseline. Pendant l'intro, nous savons pertinemment que nous aurons affaire à un morceau lent mais énorme. Près de deux minutes plus tard, ça commence vraiment. Fédérateur et parfait pour hocher la tête, Slow an' Easy est encore une perle et se rapproche de ce que pouvait faire Whitesnake avant: du Hard Blues qui tabasse. Tout est bon (comme dans le cochon vous voyez) tant les guitares, que la batterie, la basse et un chant à la perfection Made in Coverdale. Époustouflant.

Maintenant, Spit It Out. Ça démarre au quart de tour pour le 5ème mid-tempo de l'album (cinq mid-tempos sur sept chansons quand même). Pour pas changer, on reprend la même recette: couplets qui envoient, des refrains qui donnent une patate d'enfer et j'en passe. Whitesnake est au sommet de son art depuis le début de l'album. Encore trois chansons et la boucle sera bouclée.

Continuons avec All or Nothing. Sans surprise, on reste dans tout ce qu'à déjà proposer le groupe dans les six autres morceaux précédents: du Hard efficace. 3 minutes 39 de pur plaisir que nous sert le serpent blanc où tout est bien coordonné, où chaque membre à son mot à dire et ne font plus qu'un. Tout bonnement incroyable.

Nous sommes à quelques minutes de la fin mais en attendant il y a Hungry for Love. Encore du Hard typé US que nous avons mis sous forme de bons couplets et de bons refrains qui donne cependant un rendu un peu banal. Il faut dire qu'avec tant de mid-tempos, l'originalité et la surprise se font de plus en plus rare. Mais nous avons tout de même David Coverdale en état de grâce et qui fait bien comprendre qu'il est LE patron. De tous les excellents ou très bons titres de cet album, c'est le moins réussi. Vous me suivez ?

Il est temps de mettre un point final à ce récital et ça se fera avec Guilty of Love. Un titre rapide, prenant à l'extrême et qui ne fait pas de concessions. C'est joyeux, ça envoie, on est heureux, que demande le peuple ? Les couplets sont justes excellents et les refrains marquant la continuité des couplets de manière idyllique. Le solo très 70's est d'une grande classe et est un des grands piliers de cette clôture magistrale. Mais voilà, les bonnes choses ont une fin, Slide It In prend fin


Slide It In marque un changement dans la musique du groupe. Auparavant axé sur un Hard Blues sobre, Whitesnake s'oriente vers un Hard Rock US efficace sans pour autant renier les thèmes qu'ils abordaient déjà dans leurs morceaux. Plus rythmé et entraînant que Saints & Sinners ou encore Ready an' Willing, Slide It In n'a pas eu de mal à se faire une place de choix dans la discographie des Anglais et est encore cité comme une référence aujourd'hui, plus de 28 ans après sa parution. Whitesnake arrivait donc en trombe aux États-Unis avec cet opus qui marquera aussi de nombreux changements de line up (cf: le line up ci-dessus). Mais la bande de David Coverdale reviendra en trois ans plus tard avec un album multi-platine (plus de 8 millions d'exemplaires vendus rein qu'aux États-Unis) considéré comme la pierre angulaire de leur discographie: 1987.


The Razor's Edge