Lulu - Lou Reed/Metallica [Art Rock/Avant-Garde Metal - 2011]

Apprenant la collaboration pendant l'été dernier entre ces deux artistes que tout oppose, j'en étais tout excité et heureux. C'était un pari risqué mais qui avait des "burnes" si je peux me permettre. Tout les opposent: l'un était le leader d'un groupe appelé Velvet Underground dans les 70's qui a ensuite fait son bonhomme de chemin en solo avec des compositions assez spéciales mais étant empreinte d'une certaine intelligence et l'autre est un groupe de Thrash Metal ayant fait saigner un nombre incalculable d'oreilles parentales depuis 1983... Lou Reed et Metallica. Autant le dire tout de suite, ça va être sport ! C'est parti, on envoie.

Et là, première déception: la pochette. On frôle très clairement le mauvais goût avec ce mannequin désarticulé ornant pour notre plus grand bonheur le packaging de cet album au nom bien rebelle: Lulu. Dans l'idée c'est bien, encore faut-il que ça soit potable au final. Bon, on nous sert Brandenburg Gate en ouverture. Ça débute avec de l'acoustique et ça nous laisse un bon pressentiment pour la suite jusqu'à ce que Lou Reed vienne nous blaser avec son chant-parlé dès son arrivée... On dirait Merlin qui fait des incantations. Ou un vieux sur le point de rendre l'âme. Hetfield and Co font ensuite leur entrée pour nous offrir une mélasse indigeste à oublier d'urgence. The View s'ensuit et nous offre encore une fois une superbe démonstration de matraquage de cymbales crash genre élève qui suit son premier cours de batterie signé Lars Ulrich. On répète un riff en boucle, ça installe une certaine ambiance, on se dit que c'est pas mauvais. Reed pompe l'air mais Hetfield et ses potes redonnent un coup de boost à cette compo pendant le refrain. Pour info ou anecdote, James Hetfield est une table. Si si, c'est lui qui le dit !

Pumping Blood et Mistress Dead s'enchaînent et peuvent être résumé à du grand n'importe quoi. Cependant, une lueur d'espoir apparaît est celle-ci était incarnée par Iced Honey: ça se montre plaisant, attention, ça ne pète pas non plus trois pattes à un canard mais le niveau remonte un peu. Le jeu est moins bordélique, Reed est moins axé chant-parlé. ENFIN ! Tout ça est de courte durée car Cheat on Me, Frustration et Little Dog enfoncent un peu plus l'album dans ce qu'on appelle la me... euh la niaiserie, la répétition entêtante à s'en donner la migraine.

Dragon est un des trois titres dépassant les 11 minutes. Comme si ça ne suffisait pas. Mais bon, on est agréablement surpris: ça tient (un peu) la route musicalement. Enfin ça, c'est pour la partie de nos bons gars de Metallica (dont Robert Trujillo semble être inexistant...) ben oui que voulez vous, on se refait pas alors Lou Reed nous envoie dans la tronche comme une serpillière sa ligne de chant digne d'un mourant. La délivrance se fait par Junior Dad, morceau de plus de... 19 minutes. On craint le pire d'un coup. Pour la PREMIERE FOIS sur cet album Lou Reed arrive à vraiment nous emballer avec sa voix, putain de miracle ! La première moitié de la chanson est composée de Reed Metallica et la seconde est composée seulement de cuivres etc. Certains trouveront ça magique, les autres... ah bah non il n'y a pas d'autres, ils ont déjà explosé le disque par terre.

Cet album, c'est un peu le Costa Concordia de la musique.

Titres "écoutables": The View, Iced Honey, Dragon
A oublier: Tout le reste
Note: 1/5